Ces réunions de famille qui nous font grandir

Comme tout le monde, chez moi, fêtes de fin d’année riment avec « grosse réunion de famille ».

Et parfois c’est l’occasion d’apprendre des trucs utiles.

Cette année j’ai été très proche de mon grand frère. Je me suis étonnée lorsqu’on se rendait à une de ces réunions dont ni lui ni moi ne raffolons, d’entendre son gsm sonner à plusieurs reprises et qu’il ne décroche pas. Timidité?

« Pourquoi tu réponds pas?

Nan mais tu vois, c’est juste un peu compliqué, c’est que… »

Damned. Je venais de me rendre compte que mon frère est un homme lâche. Typique de ce sur quoi je tombe. Un de ses amis lui avait proposé un rendez-vous arrangé. Il avait vu la fille 2-3 fois, mais n’était pas intéressé.

J’ai essayé de savoir le pourquoi. Sa réponse? « elle a un double menton ».

Magnifique. Superficiel en plus.

Là dessus le mari de ma cousine intervient « Non, mais il a raison, surtout qu’au fur et à mesure avec la personne t’as de moins en moins envie, alors si dès le départ elle te plaît pas c’est foireux ».

J’ai à ce moment là eu un rapide coup d’oeil pour ma cousine en me demandant depuis combien de temps sa vie sexuelle était au point mort. C’est triste, surtout qu’elle est plus jeune que moi. Je jette un rapide coup d’oeil vers une de mes tantes pour voir si elle a entendu..nan parce qu’après tout, elle aussi je sais que ça fait des années qu’elle n’a plus de vie sexuelle.

Mais bon, reprenons.

J’interviens pour lui dire qu’il faut être clair. Parce qu’au départ, mon frère répond « gentiment ». Il ment sur les raisons pour lesquelles il ne vient plus la voir, et là elle en est au point, vu qu’il répond plus du tout depuis quelques heures, qu’il lui confirme au moins que tout va bien car elle s’inquiète.

C’est là que j’ai commencé à avoir mal au coeur. Et le rouge aux joues. Parce que ça me disait quelque chose comme comportement. Quelque chose que je connais. Que j’ai déjà fait. Et franchement, de l’autre côté du téléphone, ça ne le fait pas.

J’ai fini par aider mon frère à écrire les messages. Il me trouvait « méchante » et trop directe. Bizarrement ça ne l’a même pas effleuré que ne pas répondre c’était dans le même genre, voire pire.

Elle a fini par envoyer LE sms. « De toute façon, je trouverais jamais le bonheur ». Larmoyant. Mais unanimement, on a tous répondu « réponds plus! ».

Oui, même moi. Parce qu’à ce moment, de l’autre côté du téléphone, je me suis rendue compte que lâcher ce genre de trucs, bien déjà ça faisait un peu pathétique. Puis, comme la gars est pas intéressé, ça sert à rien.

Mais ce qui m’a fait du bien, c’est de voir que malgré qu’il veuille stopper l’histoire, mon frère était vraiment désolé pour elle. Qu’il espérait vraiment ne pas lui faire de peine. Et même si le lendemain il était déjà passé à autre chose, il avait au moins ce souhait sur le moment : ne pas lui faire de peine.

Ca m’a surtout permis d’avoir un autre regard sur les contacts que j’avais avec Mr Last-but-not-least. J’ai encore le concernant la nostalgie des bonnes soirées qu’on a passées ensemble. Et je l’ai souvent contacté, plus par envie d’entendre sa voix, avoir des nouvelles, pour les souvenirs que par envie qu’il se passe quoi que ce soit.

Mais lui comment voyait-il cela?

Me voyait-il comme une fille sympa qu’il apprécie, et qui prend de ses nouvelles?

Me voyait-il comme une fille qui s’accroche?

Me voyait-il comme une fille qu’il aimerait bien voir disparaître définitivement de son paysage?

C’est la question à laquelle je ne pensais pas spécialement avant. J’avais envie de le contacter pour prendre des nouvelles, je le faisais.

Depuis l’histoire de mon frère, j’y pense.

J’y pense encore plus que j’ai envie de le contacter, là maintenant, avec mon gsm à côté de moi. Mais je ne crois pas que je le ferai, finalement.