Un souvenir s’est envolé…

Je ne crois pas que la longueur d’une relation soit égale à l’importance qu’on lui donne et à la place qu’on lui laisse au fond de nous. J’ai tourné la page,dès sa fin, de l’histoire que j’ai vécue avec mon ex-compagnon. Je l’ai vécue entièrement, aucune regret de l’avoir commencée, ni terminée.

Juste après lui, j’ai eu une relation avec un homme. Une histoire secrète, car le monsieur avait déjà « une vie ».

Une histoire de 2-3 mois.

On pourrait croire que ce n’est rien. Il est le dernier homme pour qui j’ai vraiment eu des sentiments, et qui en a eu pour moi. Dernière histoire, dernière relation sentimentale vraiment vécue. Ce n’est presque rien. Et en fait c’est tout. Car depuis je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui avait cette envie vis-à-vis de moi.

Je me souviens de notre premier dîner ensemble, moi « couverte » par une collègue pour mon retard au boulot. De la première fois où je suis allée le voir. De son « je peux t’embrasser? ». De ma réponse juste hochée de la tête sans oser le regarder vraiment. De la suite. De sa douceur. De nos conversations. Des coups de fils qu’il a osé passer alors qu’il était en vacances avec sa famille, pour entendre ma voix. De nos rencontres ensuite. Puis de l’arrêt, car il n’était plus sûr de quand on se verrait et il préférait que je puisse aller vers quelqu’un d’autre. De ma tristesse. De son « tu crois vraiment que je continuerai à t’appeler si t’étais rien pour moi ». De la fin. De son retour 3 mois après par téléphone, le 23 décembre, avec un « Tu me manques, j’ai des sentiments pour toi », un peu alcoolisé.

Je me souviens lui avoir dit « je te rappelle plus tard »…je ne l’ai jamais fait.

Il a bu et oublié notre conversation.

Deux ans plus tard, je le contacte comme ça. Pour voir comment il va. Sa famille à laquelle il tenait tant avait volé en éclat. Son père qui était si important pour lui était décédé. Il voulait qu’on aille boire un verre. J’ai dit oui. J’ai dit non. Je n’ai pas eu le courage.

Je savais par une amie qu’il avait connu une descente vers l’alcool et la violence…un peu après moi. Je ne pense pas une minute que j’ai un rapport, mais plutôt qu’il s’est fait de mauvais amis. Qu’il a connu beaucoup de tristesse. Qu’il y a trouvé refuge. Il voulait rester pour sa famille. Je me doutais que ça ne devait pas aller « si bien que ça ». Ca a fini par ne plus tenir.

J’ai eu peur de ce qu’il était devenu. De moi aussi qui n’était plus la même. Je n’ai pas osé.

Cette histoire reste pourtant avec le recul un bon souvenir. Il avait du respect pour moi. Et des sentiments. Comment expliquer sinon que lors de mon dernier coup de fil, il a pu de mémoire et du tac au tac me prouver qu’il se souvenait toujours de mon adresse actuelle…où il n’est jamais venu, vu que j’ai emménagé ici juste après.

Je pense souvent à ça. Ce que j’ai osé faire pour lui. De lui qui était le tombeur des dames, et qui s’est intéressé à la personne que j’étais.

J’ai toujours avec moi le papier sur lequel il avait noté son numéro de téléphone. Nostalgique que je suis.

J’ai toujours secrètement continué à croire qu’un jour peut être, on retomberait l’un sur l’autre par hasard. Pour avoir des nouvelles. Comme ça. Parce qu’il reste quelqu’un de bien pour moi. L’un de mes plus beau souvenir.

Et j’ai appris que ça n’arriverait plus jamais. Mon souvenir s’est envolé. Une partie de moi n’y croit toujours pas. J’attends encore des nouvelles de mon amie qui le connaissait un peu. Même si j’ai trouvé vérification sur…internet.

J’y crois sans y croire.

Mon souvenir s’est envolé. On ne se croisera plus jamais. C’était rien et beaucoup pour moi.

Aujourd’hui j’ai le coeur serré.