Une histoire de rééquilibrage alimentaire, de relation toxique et de santé mentale

Il y a un peu plus de deux mois, je suis en train de partager mon effarement avec un ami dans un resto. J’ai beau avoir l’impression de toujours manger pareil, sans exagérer, d’avoir aussi rajouté des sessions de sports à la maison, non seulement je n’arrive plus à maigrir, mais au contraire je grossis. J’ai même atteint un poids jamais vu sur ma balance. J’aime pas ne pas comprendre. Je me suis donc replongé dans ces dernières années pour voir où pouvait être le souci.

Avant de continuer, j’en profite sur insister sur un point : il ne s’agit pas ici de dire que le meilleur poids est le plus mince possible, ou de dire qu’il y a une morphologie meilleure qu’une autre. Je partage ici juste mon évolution et les leçons que j’en ai tiré.

Je fais partie de celles et ceux qui ont toujours eu une stabilité niveau poids. Ca ne veut pas dire qu’il n’a pas changé avec l’âge : je suis passée de mon 36 jeune adulte, à la taille 38 puis 40. Je ne m’en suis jamais formalisée, on vieillit tous c’est normal. Seulement ici, je n’ai plus eu l’impression de quelque chose de progressif et d’uniforme – je me suis retrouvée vraiment gonflée, surtout au niveau du ventre. Pas uniquement la bouée, mais aussi quelque chose d’autre. Quelque chose que j’ai déjà eu. Quelque chose plus lié au stress. Alors j’ai réfléchi à partir de quand le coup d’accélérateur avait pu se mettre en marche.

Septembre 2015 : je commence une formation professionnelle en cuisine, en cours du soir. Pendant trois ans. Ca veut dire qu’un soir par semaine, je me tape l’équivalent d’un bon resto : apéritif, zakouskis, entrée-plat-dessert accompagnés de vins. Sans compter qu’on goûte tout au long du cours les préparations. Je me souviens qu’avant de commencer ce cours, un type m’avait dit que certaines femmes refusaient de continuer car en général tout le monde prend 4-5 kilos. Je ne sais pas s’il parlait par an ou sur les trois ans. Mais je confirme : au bout de ces trois années, j’ai quatre bons kilos en plus sur la balance. Est ce que je regrette? pas du tout! J’y ai gagné des moments géniaux, un groupe avec qui je m’amusais beaucoup et qui me manque encore beaucoup actuellement. Je note aussi que ça a été progressif, et que c’était plutôt uniforme, donc ça ne m’a jamais inquiétée.

Fin 2018 : Le cours est remplacé par mon ex. Le « resto » par semaine, parfois agrémenté d’une autre sortie, devient avoir quelque chose de prévu tous les weekends. Au départ, tous. Et vendredi, samedi, dimanche. Monsieur est un bon sorteur, l’alcool est là, le gras aussi (cuisiner healthy et japonais avec lui, j’ai rapidement abandonné). J’essaie tant bien que mal de mettre des limites. Mais au final, un resto et un verre va devenir la seule chose qui nous lie. Alors si on peut, je fonce. Je me sens moins stressée avec mon verre en main et un truc à grignoter. A ce moment-là, j’ai pris en deux ans deux kilos de plus. On me dit que c’est normal, quand on est en couple, ce sont les kilos de l’amour. Lol. Pour moi, ce sont surtout des kilos de stress, d’un truc où je me rends compte que je ne suis pas heureuse.

Le confinement arrive. Comme tout le monde, enfermé à la maison, qu’est ce qui est une source de plaisir, sinon la seule possible dans ma vie à ce moment là? La nourriture et l’apéro. Tous les jours. J’ai juste le réflexe de me reprendre vu la quantité d’alcool que je vois s’écouler. Lui pas. Mais à ce moment là, deux autres kilos vont aussi s’ajouter à la balance.

Et puis je me sépare. Libérée. Délivrée. Je me trouve un vague type avec qui je m’amuse un peu. Mon appétit est subitement réduit. Je reperds quasi quatre kilos. Tellement vite qu’à un moment ça m’inquiète, mais ça va se stabiliser. Et à ce moment là, on me dit « c’est normal c’est le poids de tes soucis qui s’envolent ». Lol again.

Un an plus tard, petit à petit ça remonte mais je ne comprends pas pourquoi. Je n’ai pas l’impression de manger plus. Et puis je tombe en burn-out. Je reste donc à la maison pour me reposer, au départ le moindre effort est impossible. Je vais quand même garder deux heures de danse par semaine, et une heure de yoga. Mais rien à faire. Ca grimpe, ça grimpe. Petit à petit, mais quand même. Alors je rajoute des séances de sport, manquant presque de me fatiguer trop à force de pression. Je ne comprends pas. C’est l’âge? les hormones? Et pourquoi je suis gonflée comme ça?

L’ami avec qui je discutais m’a rappelé que pour perdre du poids, c’est pas faire du sport qui sauvait la mise (ou pas uniquement), c’était le déficit calorique. Alors j’ai téléchargé deux applis gratuites : une pour mesurer juste les calories ingérées, mettant le maximum possible à 1800 calories, il fallait donc descendre en dessous pour perdre du poids. Et une autre qui faisait la même chose mais avec une petite différence : elle analyse en plus les lipides, glucides et protéines. J’ai laissé tomber cette dernière, car ça me mettait dans un contrôle quasi impossible à tenir. Et chose étrange : au cours du mois de décembre, alors que j’avais 7-8 évènements type restos/apéros dinatoires et autres, et qu’en plus je partais quelques jours à l’étranger, non seulement je n’ai pas pris de poids, mais j’ai même perdu un demi kilo. Alors en janvier j’ai continué, et ayant un agenda moins chargé, je me suis rendu compte que je perdais même un peu plus vite. Je visais les deux kilos en moins en deux mois, au final j’en ai perdu trois. Et j’ai pu faire un bilan de ce qui pouvait expliquer cette reprise de poids après séparation…

Vous vous souvenez du livre « Mange, prie, aime » ? Je l’ai adoré à sa sortie, sauf que moi je suis toujours restée au stade du mange. Je ne mange pas énormément mais j’adore me faire plaisir. Or, après ma séparation, pendant quelques mois je ne voulais plus cuisiner, même pour moi. J’avais gardé une allergie à la cuisine, la faute à quatre années passées à faire l’intendance pour quelqu’un qui ne voulait jamais aider ou conseiller. Je le criais à mes amis « plus jamais je ne cuisinerai pour quelqu’un! ». Apparemment même pour moi au début c’était difficile. Alors les plats à emporter ou tout prêts ont été mon premier pansement. Puis aussi, plus envie de me casser la tête. Le repas du soir, qui souvent chez moi est plus du pain avec quelque chose dessus? Bien j’allais au magasin italien du coin. Ce qui revenait à dire que quasi tous les soirs, c’était pain/fromage/charcuterie. Plus des antipasti à l’huile. Oh, et faut-il aussi rajouter qu’avant chaque repas du midi, je gardais l’habitude du petit grignotage, apparu à la base quand je stressais avec mon ex? Donc un midi sur deux, pistaches salées, poignée de chips ou autres, tout était bon pour avoir du plaisir quelque part.

Et depuis j’ai commencé mon rééquilibrage alimentaire. Et non je ne me prive de rien. J’ai déjà mangé des MacDo, des brioches au petit-déjeuner, des pâtes toutes les semaines. Et bien sûr j’ai toujours ma pause sucrée de l’après-midi avec mon café. Avec en plus parfois un apéro maison. Mais alors où est le truc? Déjà, j’ai appris à nouveau à manger en fonction de moi : je ne déjeune jamais le matin, je me forçais à cause d’une application pour le quota de protéines. J’ai stoppé. Soit je ne déjeune pas si je n’ai pas faim, soit c’est des céréales ou un biscuit en fonction de mes envies. Parfois une brioche en fonction des saisons. Pour le repas du midi (ou du soir en fonction), je n’ai quasi aucune restriction en ayant repris MA façon de manger. C’est pour le soir que ça a été plus compliqué : par quoi remplacer le combo très simple charcuterie/fromage? Bien par beaucoup de choses en fait : poivrons rôtis/mozzarella/basiclic, Jambon-beurre, chèvre/radis/bresaola, oeuf mayo, croque-monsieur, etc… C’est la seule partie où je dois plus réfléchir. En terme de quantités, j’ai légèrement plus limité, mais pas de beaucoup, et je rajoute des crudités un peu partout.

En fait, j’ai juste mis en application une chose avec laquelle je vivais tout le temps avant : la modération. Chose qui m’avait quittée quand je devais remplir ma vie d’un truc plaisant à cause de quelqu’un qui la vidait de l’autre côté. Et par la suite, quelque part, le burn-out à pris la place de mon ex. Les repas rythmaient mon quotidien, c’était presque à nouveau mon seul plaisir.

De nouveau, bien sûr que je ne fais pas l’apologie des régimes, d’ailleurs je ne considère pas que c’est ce que je fais depuis deux mois. J’ai juste tenu à parler du fait que mon poids a ici plus été le baromètre de ma santé mentale. Prendre un peu, de partout et uniformément, m’arrivera mais je saurai alors que c’est juste « normal ». Prise de poids localisée et rapide chez moi semble signifier en tout cas qu’il y a un mal-être quelque part, à investiguer. Je continue le rééquilibrage de manière beaucoup plus cool, je surveille juste à ne pas dépasser le quota.

Et pour la petite histoire, ce rééquilibrage je le fais uniquement à la maison. Bien sûr au resto et en sorties je ne compte rien, ce n’est pas une vie sinon 😉

Et vous, le rapport avec votre poids, ça dit quoi?

2 commentaires sur « Une histoire de rééquilibrage alimentaire, de relation toxique et de santé mentale »

  1. J’ai eu un poids qui faisait le yoyo en fonction de mes sentiments et … ma nourriture. J’ai évité le gluten, maigri et puis repris etc. Mais dernièrement j’ai beaucoup maigri et reste a ce poids . L’age arrive, on doit manger différemment; éviter tout féculent avec protéines, privilégier les aliments non transformes, manger ce qui est le plus facilement assimile en 1er (cad fruits avant legumes et protéines apres), manger avec un léger deficit , et surtout ne rien s’interdire car alors naissent les frustrations, mais faire… un re-equilibrage alimentaire. Un repas charge implique l’auge repas plus léger et s’écouter. Manger quand on a faim.
    Si tu as Insta ou Facebook regarde: Coach minceur – nice (Christelle Gaworecka). Et tu verras 🙂
    Courage Miss 🙂

  2. Évidemment, je ne fais pas l’apologie des régimes, en réalité, je ne considère pas que c’est ce que j’ai entrepris ces deux derniers mois. J’ai simplement voulu souligner que mon poids a été davantage un indicateur de ma santé mentale ici. Prendre quelques kilos, de manière uniforme, peut arriver mais je saurai alors que c’est simplement « normal ». Une prise de poids localisée et rapide chez moi semble indiquer qu’il y a un malaise quelque part, à examiner. Je continue mon rééquilibrage de manière plus détendue, je veille juste à ne pas dépasser la limite.

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